mercredi 10 août 2016

#lectrice - Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud



MEURSAULT, CONTRE-ENQUÊTE 


de Kamel Daoud

Editions Actes Sud - 152 pages
Contemporain


"une lecture très particulière avec un style original" 


J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce petit livre de 150 pages, je pense que je me suis mis un peu
la pression, car je n'ai jamais lu 'L'Etranger' d'Albert Camus. Effectivement, ce roman est une réflexion sur ce classique du point de vue du frère de "l'Arabe" assassiné par Meursault (personnage principale de 'L'Etranger'.)  Mais une fois que j'ai dépassé ceci, cela a été une vraie révélation.



Tout d'abord, pour la beauté du texte, que j'ai trouvé complexe tout en étant à la fois simple, alors je sais que dit comme cela, ça ne veut pas dire grand chose, et pourtant c'est exactement comme ceci que je l'ai ressenti. En effet, le texte est fluide tout en ayant une syntaxe plutôt complexe. J'ai tout de même mis une semaine pour arriver au bout de ces cent cinquante-deux pages, car il me fallait être seule et dans le calme pour apprécier ma lecture au maximum et comprendre tous les aspects et tournures choisis par l'auteur. 

J'ai aussi été totalement charmée par la narration peu habituelle et qui a été extraordinaire à mes yeux. L'auteur a réussi à m'interpeller en s'adressant directement à moi, comme si j'étais un des personnages du roman. Je me suis sentie alors projeter dans l'histoire comme si j'étais assise à ce bar avec Haroun et qu'il me racontait son histoire tout en m'obligeant à réfléchir sur le fond,
et je pense que c'est ce qui fait le génie de l'auteur à mes yeux.

Puis viens l'histoire, j'ai pu constater que dans beaucoup de cas, les lecteurs trouvent que le roman fait un procès au classique de Albert Camus. Alors, c'est effectivement le cas, mais surtout sur un des aspects de l'histoire, celui du meurtre de "l'Arabe" et du fait qu'il n'ait pas d'identité. Il s'agit en effet du fil conducteur du roman, qui permet au narrateur de nous raconter son histoire. D'ailleurs, ce fil rouge est invoqué par l'auteur pour aborder des sujets de la vie en toile de fond : le deuil, l'amour d'une mère, l'amour et surtout l'Algérie avant et après son indépendance. J'ai vraiment eu l'impression de vivre en pan de l'histoire algérienne avec cette histoire, mais tout en subtilité.

Néanmoins, une question me revient sans cesse : est-ce que ma lecture aurait été encore meilleure,
si j'avais lu 'L'Etranger' d'Albert Camus ? A vous de me dire si cela a été le cas ou pas.
Même si je n'ai pas été perdue une seule seconde et que l'auteur a réussi à inclure ce classique à la perfection, j'ai tout de même un léger doute... Je me dis que cela aurait certainement été plus facile, mais que ce n'est pas nécessaire, étant donné que j'ai vraiment beaucoup apprécié ma lecture.


Cinq mots pour résumer le roman : Algérie - Identité - Deuil - Sacrifice - Meursault






  

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